En Aquitaine, l’esprit bassin

    Conçue comme une pièce de vie, voulue comme un élément de décoration à part entière donnant au jardin remodelé un cachet particulier, la piscine a été imaginée comme un bassin naturel. Subtilement lovée dans la propriété, parfaitement intégrée à son environnement paysagé, la piscine s’admire en toute saison, de la plage ou depuis la maison, et laisse se refléter la nature environnante.

    Dans un environnement densément bâti mais qui a su réserver une place importante à la verdure, les propriétaires ont souhaité donner un nouveau visage à leurs extérieurs en faisant la part belle à la nature. Dès les prémices du projet, leur volonté a été clairement énoncée : plus qu’une piscine, c’est un bassin qui était recherché afin de s’intégrer au mieux dans un environnement verdoyant qui contrasterait avec l’aspect moderne très architecturé de la maison.

    Alors que cette dernière se dotait d’une extension, la transformation de la propriété a été totale avec l’intégration de la piscine dans un terrain à la forte élévation. Un impressionnant travail de décaissement a été réalisé pour pouvoir positionner l’espace piscine au même niveau que la maison. Initialement contactée par les propriétaires pour métamorphoser de la sorte leur jardin, l’architecte s’est rapidement appuyé sur l’expertise de deux professionnels : un piscinier et un paysagiste. S’il a été difficile pour les clients de visualiser la façon dont leur futur bassin allait prendre place sur l’imposante butte de terre, le résultat en revanche correspond parfaitement à ce qui avait été imaginé lors de la phase de projet. Pour tirer au maximum profit de l’espace rendu disponible par les opérations de décaissement, le local technique est encastré dans la butte et jouxte une terrasse solarium surélevée.

    Niveau d’eau et revêtement gris foncé : ces choix techniques donnent à la piscine l’aspect d’un bassin naturel

    La piscine a été placée au plus près du mur de soutènement. En face de ce dernier, la plage en bois s’étend sur toute la longueur du bassin, dont les proportions sont celles d’un couloir de nage. Cette perception est renforcée par l’utilisation de très grandes lames de bois faisant office à la fois de margelle, de plage puis de terrasse en une seule entité. La perspective se poursuit jusqu’aux grandes baies vitrées de l’espace cuisine. L’unité visuelle est complète grâce à la présence des traverses en bois qui ont été utilisées pour étager la butte paysagée. Ce bois omniprésent se retrouve sur la banquette bordant la terrasse et sur la première marche de l’escalier d’accès au bassin. Ce souci du détail illustre toute l’attention portée au rendu visuel de l’espace piscine dans son ensemble. Parfaitement homogène, ce dernier est empreint d’une tonalité grise déclinée à différents endroits : sur le mur, sur la patine du bois et sur le revêtement plus foncé du bassin. Avec cette tonalité sombre, la pièce d’eau reste ainsi discrète et laisse la végétation se refléter. Cette impression visuelle de miroir d’eau est renforcée par la hauteur du niveau d’eau, affleurant presque la plage. Plus qu’une piscine, plus qu’un bassin, c’est finalement un tableau qui a été créé : on l’admire toute l’année et on se laisse surprendre par son aspect changeant au fil des saisons.

    La première marche de l’escalier est en partie recouverte de caillebotis en bois, réalisés avec les mêmes lames que la plage. Immergés, ils font le lien avec la terrasse et soulignent la première marche de la piscine, qui abrite le volet immergé et fait office
    de banquette de relaxation.

    Lors de la réalisation, les propriétaires étaient grands-parents de très petits enfants. Malgré la présence d’un volet de sécurité, leur crainte d’un accident les a incités à installer une barrière pour contrôler l’accès à l’espace piscine. Elle a depuis été supprimée.

    Dimensions : piscine rectangulaire de 12 m × 4 m, profondeur de 1,20 m à 1,60 m
    Structure : structure en béton armé suivant la technique de maçonnerie traditionnelle, escalier sur toute la larguer avec première marche faisant office de banquette et de coffre de volet
    Revêtement : membrane armée gris foncé associé aux caillebotis bois pour la première marche
    Filtration : filtre à sable et pompe de filtration (Carré Bleu)
    Traitement de l’eau : traitement de l’eau automatisé par électrolyse du sel couplé à une régulation pH
    Équipements : pompe à chaleur (Carré Bleu), volet immergé, appareil de nettoyage
    Abords : plage et margelles en bois naturel
    Réalisation : Agretec (33) – réseau Carré Bleu / Architecte : Ariane Romatet / Paysagiste : Vermont Jardins (33)
    © Fred Blanpain

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