Entre ciel et mer, le jardin de cette propriété de Cancale accueille deux ambiances végétales. L’une, japonisante, exposée au nord, l’autre en sous-bois avec piscine, orientée plein sud. Découverte.
À Cancale, le jardin de cette propriété s’est doté de deux espaces de vie aux caractères bien définis. Son entrée, autrefois marquée par une longue allée menant à la maison sans autre attrait, a été entièrement repensée. Les propriétaires, ayant vécu au Japon, ont inspiré la création paysagée dans une ambiance japonisante avec des plantes colorées et fleuries. Les grands arbres ont été conservés, et les escaliers menant à la maison ont été remplacés par de grandes dalles suspendues, éclairées par des LED pour une atmosphère zen dès l’arrivée. De part et d’autre, un mélange de buis, de fougères et de graminées plonge dans une ambiance japonaise, agrémentée d’une statue de Bouddha et d’une lanterne chinoise. Un chemin rocailleux permet de passer de ce jardin nord à celui exposé au sud, en longeant le côté est de la maison. À cet endroit, un petit pont enjambe un ruisseau où s’écoulent les eaux de pluie.
Palisser pour isoler
Pour remédier à la problématique de voisinage, une palissade en panneau vénitien alterné avec un treillis soudé et agrémentée de plantes grimpantes a été érigée pour créer une intimité visuelle.
Réaliser un jardin en bord de mer nécessite de tenir compte des contraintes du terrain et de l’environnement marin, notamment les embruns. Il faut savoir travailler les expositions et protéger les plantes les plus fragiles. Des rideaux de plantes, comme l’atriplex et le feijoa, sont utilisés pour filtrer les vents et protéger les espaces.
Particularité : traitement des eaux pluviales par récupération
Des noues paysagères, petits bassins de rétention d’eau successifs, ont été aménagées pour récupérer l’eau de pluie ruisselant en amont du terrain. L’eau sillonne dans des noues aménagées en schiste noir. Ce système de récupération ralentit l’écoulement de l’eau et favorise une infiltration importante dans le sol, assurant l’irrigation du jardin situé en contrebas, traité en sous-bois. Cette partie du jardin, autrefois inexploitée malgré sa visibilité depuis la cuisine et la chambre d’amis, a été aménagée de manière à offrir une vue agréable, minérale et zen.
Le chemin continue vers le jardin exposé au sud, plus petit que celui du nord. Ce jardin, en contrebas de la piscine à débordement, prend des allures de sous-bois avec ses grands arbres et ses plantes d’ombrage. Le terrain pentu descend vers une terrasse protégée des vents, surplombant la mer, où une piscine à débordement a été construite. Cette conception permet à l’eau de la piscine de fusionner harmonieusement avec la mer, créant l’illusion d’une continuité infinie entre les deux. Chaque vague, chaque murmure de l’océan devient ainsi partie intégrante de cette oasis maritime.
Réalisation : Éric Lequertier SAS (35) – Carré Bleu
3 questions à Éric Lequertier
Fils d’agriculteur, Éric Lequertier a toujours su qu’il exercerait un métier en lien avec la terre. Dès l’âge de 21 ans, il se lance à son compte et crée une entreprise d’architecture paysagère et de piscinier à Saint-Jouan-des-Guérets. Structurée autour de sa passion pour la conception de jardins énergétiques, sa société se distingue par la création de jardins basés sur le concept de « nature vibratoire ».
Ce concept repose sur le réseau tellurique du sol pour créer un lieu de ressourcement, de décompression et de méditation.
Quelle est l’identité de ce jardin de Cancale ?
Le jardin en surplomb de l’océan à Cancale a été réalisé en deux parties, l’une très travaillé dans une ambiance japonaise, le second est réalisé dans un style naturel, traité à la façon d’un sous bois avec des plantes d’ombres plus ou moins hautes, noisetiers, fougères, offrant une promenade mystérieuse. La conception de ce jardin met en œuvre mon savoir-faire, mon empreinte, soit un jardin basé sur « la nature vibratoire ». Ce concept repose sur le réseau tellurique de son sol pour devenir un lieu de ressourcement, de décompression, de méditation.
Comment le jardin devient un art de vivre entre vos mains ?
La nature vibratoire d’un jardin nait de ce que je ressens pour le façonner en un havre de paix où son propriétaire pourra puiser dans les bienfaits de sa nature et de son énergie. Pour y parvenir, il faut transformer les zones d’énergie ressentie comme négatives en créant des passages, et aménager des espaces de détente ou de vie dans les zones positives où les promeneurs trouvent à se ressourcer. L’objectif est de permettre à son propriétaire de respirer et de se sentir bien dans son jardin, en le rendant accueillant, unique, à son image, tout en l’intégrant pleinement dans son environnement.
Comment abordez-vous le travail avec les énergies ?
Depuis dix ans j’ai appris à développer mon ressenti et mon fils y a nettement contribué durant ses études de géobiologie qui m’ont aidé à comprendre les phénomènes des réseaux telluriques du sol. Ainsi, lorsque je fais ma première visite chez un client, certains endroits dans le jardin m’attirent, et d’autres me font me sentir mal. L’expérience, l’histoire d’un lieu ou encore la nature même de son sol permettent d’identifier les endroits qui ressourcent, et ceux qui aspirent l’énergie.
Texte : Samantha Pagès – Photos : Fred Pieau et Stéphane Maillard